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Actualité

30-11-2023

L’hiver à l’hospice


Un mercredi du début décembre de l’année 1899, un incendie se déclarait à l’hospice Saint-Joseph de Saint-Dié. Cet asile de vieillards, comme on le définissait à l’époque, était situé au n° 6 de la rue de l’Orphelinat. Les religieuses de la Doctrine chrétienne en assuraient le fonctionnement. Le sinistre de décembre 1899 n’aura que des conséquences limitées, la presse indiquant que « le linge et les malles des vieillards avaient été sauvés ». L’établissement, selon la tradition autarcique, engraissait, avec les restes, un ou plusieurs porcs. Une vache fournissait en outre le lait pour les pensionnaires. Ces pratiques, combattues par certains édiles au nom de l’hygiène -ou de l’hygiénisme- ont eu la vie dure dans certains hospices. Pointés rétrospectivement du doigt, ces asiles ont fait place aux EHPAD à l’image tout à fait autre. On imagine mal, aujourd’hui, de réhabiliter ces circuits courts qui, de plus, pouvaient occuper les pensionnaires les plus valides, issus d’ailleurs pour beaucoup du monde rural.

L’hospice Saint-Joseph faisait encore, avant la seconde guerre mondiale, partie du groupe hospitalier le plus important de l’arrondissement (hôpital Saint-Charles avec maternité de 24 lits, hôpital de Foucharupt, préventorium Abel Ferry, clinique, dispensaire anti-tuberculeux, centre de consultation des nourrissons…). Ce groupe offrait au total, en 1930, 786 lits, dont 80 pour l’hospice Saint-Joseph.

J.-C.F.

 

Illustration

Nourrices improvisées – Tableau de Paul Descelles, illustrant la présence d’animaux dans les structures hospitalières et hospices –

(carte postale Ad. Weick n° 6855 – Fonds J.-C.F.)