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Actualité

01-12-2022

Le Grand Tétras, 2012-2022, de l’espoir à la désillusion


Retour sur une épopée manquée de sauvegarde du Grand Tétras ou Grand coq de bruyère.

Un article de Vosges Matin du 2 août 2012 nous informait que : « l’espèce menacée de disparition, voit aujourd’hui le nombre de ses individus augmenter ». Cet article semblait acter la sauvegarde de cet oiseau grâce aux efforts entrepris. Mais une décennie plus tard un autre article du même journal du 4 octobre 2022 nous annonce la quasi disparition de cet animal emblématique du massif vosgien. Comment et pourquoi sommes-nous passés en 10 ans de l’espoir à la désillusion. Qu’avons-nous fait ? Ou que n’avons-nous pas fait ?

En 2022, le Grand Tétras est au bord de l’extinction dans les Vosges avec seulement une dizaine d’individus recensés. On le sait, l’homme est entièrement responsable de sa disparition. Les principaux facteurs de son déclin ont été la chasse, la destruction de son habitat et la perturbation de l’animal par une sur-fréquentation de la forêt et du massif vosgien.

Dès les années 1970, un groupe de naturalistes s’inquiète pour l’avenir de l’espèce. C’est l’origine du groupe Tétras Vosges. La chasse finit par être enfin interdite en Alsace en 1973, puis en Lorraine en 1974. Des zones protégées sont instaurées mais ne suffiront pas face à l’afflux touristique et le développement d’activités comme le ski de fond dans les années 1970 et le VTT électrique aujourd’hui.

Cette sur-fréquentation perturbe, dérange la quiétude nécessaire au Grand Tétras et entraine son déclin. Ces dernières années le coup de grâce lui est donné par le changement climatique. La disparition des hivers froids et de la neige, remplacés par l’humidité et la pluie accélèrent sa disparition. Mais là encore, c’est l’homme qui est responsable de ce changement de climat.

Aujourd’hui un plan de sauvetage du Grand Tétras est en cours. Le but est de renforcer les populations en déclin par des tétras scandinaves qui seront introduits au printemps 2023. Pour les accueillir deux sites pilotes ont été retenus, le secteur du Gazon du Faing et le massif du Grand Ventron.

Une seconde phase est prévue en 2025, avec une tentative d’élevage en semi-captivité au parc animalier de sainte Croix. On sait que l’élevage en captivité puis la réintroduction en milieu sauvage est un échec (voir Mémoire des Vosges n°20) espérons que cette tentative en semi-captivité aura plus de succès ?

Une étude scientifique et sociologique réalisée en 2020 a conclu à la faisabilité du projet. Si l’idée fait l’unanimité, certains spécialistes ont des réserves et des doutes quant à sa réussite. Ces doutes ne doivent pas faire baisser les bras, mais un changement de comportement de tous les acteurs et utilisateurs de la forêt et de la montagne vosgienne est indispensable. Sans quoi le Grand Tétras des Vosges ne sera plus qu’un souvenir, une image dans les livres d’histoire.

 En savoir plus :

Un oiseau mythique de la montagne vosgienne : le Grand Tétras ou Grand coq de bruyère, Mémoire des Vosges n°20, 2010.

https://www.philomatique-vosgienne.org/uploads/bons-de-commande/20.pdf

https://www.philomatique-vosgienne.org/news/69/100/Le-Grand-Tetras.php

 

Un article complet sur « Le déclin du Grand Tétras des Vosges ou « le chant du coq »… de Bruyère » :

https://berianasso.wordpress.com/2022/12/01/le-declin-du-grand-tetras-des-vosges-ou-le-chant-du-coq-de-bruyere/