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Actualité

04-10-2021

Le Grand Tétras


La Brasserie de Bruyères (à 88600 Bruyères) est crée en 1877. Brasserie Georgel à l'origine en 1840, elle devient en 1870 la Brasserie Ladague, puis rachetée en 1877 par les frères Bexon, elle devient Brasserie de Bruyères. Les bières brassées sont : BBB, 3B, Bière des Bruyères, Bière du coq, Bière de la Lys, Bruyère Pils, Spéciale Brune. La brasserie cesse son activité en 1955. Le motif choisit par cette brasserie «  le Coq de bruyère ou Grand Tétras » nous donne l’occasion de parler de cet animal emblématique des Vosges.

Le Grand Tétras sera bientôt sur la liste des espèces éteintes du massif Vosgien.

Voilà 50 ans que les naturalistes tirent sur la sonnette d’alarme au sujet de la disparition progressive du Grand Tétras, animal symbole de la montagne vosgienne.

Autrefois très présent sur le massif et même en plaine, la population du grand tétras en 2018 a été estimée à environ 80 individus pour tout le relief. Sa population n’était alors jamais tombée aussi bas... L’oiseau est vraiment au bord de l’extinction ! Pour qu’une population soit viable il faudrait compter environ 500 individus. Leur petit nombre accroit la consanguinité.

Le conseil scientifique du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges avait organisé en son honneur un séminaire à Strasbourg. Parmi les questions : doit-on renforcer la population par des réintroductions ou laisserons nous l’animal disparaitre... ? La réintroduction de tétras dans les Vosges a toujours fait débat, car bon nombre de scientifiques voulaient conserver la population souche du grand tétras vosgien. Mais peu importe la décision qui sera prise maintenant, le tétras 100 % vosgien va bientôt mourir.

C’est un grand moment qui se joue pour l’histoire du galliforme. Allons nous tourner la page sur cet animal emblématique de la forêt vosgienne, ou allons nous lui écrire un nouveau chapitre ?

Le grand tétras est en déclin depuis la moitié du XXe siècle. La cause est de multiples facteurs, mais toujours humaine... comme par exemple :

- La sylviculture intensive avec la surexploitation des forêts et le prélèvement d’arbres trop jeunes, la plantation équienne (plantation en ligne) d’épicéa et la coupe blanche notamment pour les forêts privées ;

- L’arrivée des engins à moteurs, tel que les tracteurs de débardage, mais aussi les quads, les motos cross ;

- Le braconnage (bien que aujourd’hui normalement enfin terminé), mais aussi la pratique cynégétique qui favorise certains gibiers avec le nourrissage des cerfs et des sangliers, qui, ne manquant plus de nourriture, multiplient leurs populations par davantage de naissances, ce qui entraine l’abroutissement des myrtilles, des bourgeons (principale source de nourriture pour le tétras) exercé par le premier, ainsi que la prédation des œufs et des poussins par le second ;

- L’arrivée des activités sportives avec la pression du lobbysme comme ce fut le cas lors de la création de pistes de ski sur le territoire du Rouge Gazon qui a engendrée la disparition de l’une des plus grosses populations de grand tétras vosgien. On peut aussi noter l’arrivée de la raquette et les pratiques de randonné hors sentier balisé qui ont un impact très négatif sur l’intimité de l’espèce ;

-Le réchauffement climatique avec la dégradation des saisons (printemps trot froid et pluvieux, hiver trop chaud...)

Alors que pouvons-nous faire à notre échelle de simple citoyen ?

Voici quelques idées :

Nous pouvons sensibiliser notre entourage sur la disparition de cet oiseau en recommandant de rester sur les sentiers balisés (surtout en hiver), garder son chien en laisse et bien se renseigner sur la réglementation des espaces naturels traversés tels que les réserves et autres zones protégées et de quiétude pour notre ami grand tétras. Et de ne pas circuler en véhicule sur des chemins interdit aux engins à moteurs.

Jean-Michaël Choserot

 

En savoir plus :
Mémoire des Vosges N° 20 : Des bêtes & des  Hommes
Notes sur l’histoire d’un oiseau mythique de la montagne vosgienne. Le Grand Tétras ou Grand coq de bruyère.