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Actualité

01-05-2021

La roche du Sapin Sec


La roche du Sapin Sec

Tout récemment un article de Vosges Matin (22.04.2021), nous invitait à découvrir la roche du Sapin Sec, point culminant du secteur de la Déodatie. C’est une belle balade, mais il est tout de même possible d’en dire un peu plus[1]...

En arrivant au col du Sapin Sec à 885 mètres d’altitude, on peut au besoin se reposer sous l’abri Jean Gromer, construit en décembre 2001, il remplace l’ancien Kiosque du Sapin Sec. On aperçoit bientôt la Roche du Sapin Sec, point culminant de la région de Saint-Dié, à une altitude de 901 mètres ou 899 m selon les sources. Il est vrai que l’altitude a plusieurs fois changé au fur et à mesure que les instruments de mesures devenaient plus précis. Le sommet était signalé à 895 m dans les années 1930.

Au sommet de la roche se trouve une table d’orientation datée de 1891 avec un  panorama magnifique[2]. Le regard embrasse les vallées de la Fave, de la Meurthe, du Robache et du Hure et permet de parcourir la ligne bleue des Vosges, du Donon au Grand Ballon. Mais il faut regretter la disparition de la fontaine du Sapin Sec.

La Roche du Sapin Sec tire son nom d’un sapin sec qui n’est plus visible aujourd’hui, mais que l’on retrouve sur des gravures et sur quelques cartes postales de la fin du 19e et début du 20e siècle. La Roche du Sapin Sec était aussi appelée la Chaire du Diable et  participait avec les roches des Fées, la roche du Chapeau et de la Goutte du Rupt au mythe de la sorcellerie. Car ce sapin déjà sec en 1890, était autrefois un arbre sacré selon Albert Ohl des Marais, mais la divinité disparait le jour ou le diable décide de s’installer sur cette roche qui prend alors le nom de « Chaire du diable ». Une fois l’an, un vendredi, le diable y préside le sabbat de minuit jusqu’à l’aube[3].

Les militaires y installent un observatoire signal, en 1905, qui est utilisé par l’artillerie pendant la Grande Guerre. Il est encore en place à la fin des années 1920, comme le montre l’illustration, c’est un cliché d’Auguste Jacquot, un habitant de Robache, la photo est prise vers 1927.

 



[1] Pour en savoir plus : Mémoire des Vosges, Histoire-Société-Coutumes n°8, 2004 , « Festins & disettes », Une randonnée au sommet du massif de l’Ormont, Un itinéraire entre légendes et nature, Thierry Choserot, pp. 39-47. & n°15, 2007 « Voyager & découvrir » : L’Ormont, montagne de légendes et de sabbats Découvertes et redécouvertes, Thierry Choserot, Pierre Marie David, Christine Grandidier, pp.  53-55.

[2] Panorama totalement occulté en 2004, l’article de Mémoire des Vosges, a t-il contribué à son dégagement ?

[3] Déjà esquissée, nous développerons prochainement cette légende sur le site : https://www.philomatique-vosgienne.org/nos-actions-2/recherche-et-patrimoine/legendes-imaginaire.php