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Actualité

11-12-2019

Le cyclisme militaire à Saint-Dié, avant 1914


Légende photo :  Départ du petit brevet militaire, route de Raon à Saint-Dié, 1910

(photographie Veuve Baudy, fonds J.-C.F.)


Le vélo s’est imposé dans la vie sociale et le paysage dans les dernières années du 19e siècle. Il a été l’objet d’un véritable engouement populaire. Des sociétés cyclistes se créent rapidement et organisent les premières courses ainsi que des rallyes. L’armée s’intéresse aussitôt à la bicyclette. Cette mécanique n’est-elle pas plus sobre et moins encombrante qu’un cheval pour, notamment, assurer la liaison et la transmission des ordres ?
Ainsi début septembre 1897 se déroule, au départ de Saint-Dié, une épreuve de 90 km pour l’obtention du brevet d’estafette militaire. Le parcours de Saint-Dié, Raon-l’Étape, Baccarat Saint-Clément, aller et retour, a été couvert en 3 heures et 7 secondes par le vainqueur, Gauthier. Une autre épreuve, de 60km celle-là pour l’obtention du brevet d’estafette de régiment est programmée pour le 19 septembre « quelque soit le temps ». Le diplôme récompensera les coureurs ayant effectué le trajet en moins de 4 heures.
Les épreuves pour le petit brevet militaire (50km) ainsi que celles plus importantes de 100 et 150km se déroulent sans interruption jusqu’en 1914 (année de passage du Tour de France à Saint-Dié !). Celles des 150km ont lieu le 31 juillet 1910 au départ 3 rue d’Alsace.
Le règlement précise que « la course se fera sans entraîneurs ni soigneurs, et, contrairement à ce qui aurait été dit, les soigneurs sont interdits aux contrôles de Gérardmer et de Plombières ». Ces courses permettent à l’armée de disposer de conscrits aguerris et aptes à intégrer les unités cyclistes de chasseurs ou à devenir estafettes ou agents de liaison.
Les badauds sont nombreux à chaque fois pour assister au départ ou au passage de ces cyclistes. Elle applaudit les coureurs, certes, mais également l’armée. Celle-ci a compris le parti qu’elle pouvait tirer de l’intérêt du public pour le sport cycliste. Ainsi, se référant à l’instruction ministérielle du 23 août 1910, le commandant du 7e corps d’Armée autorise le chasseur Barillot du 10e BCP à participer aux épreuves cyclistes organisées par la société « La Jeunesse cycliste déodatienne ». Le 5 juin 1914, à quelques semaines du Tour de France et de la guerre, les chasseurs Quirin et Aigle, du 31e BCP courent, avec l’aval de la hiérarchie du 20e corps, dans les mêmes circonstances. (J.-C.F.)